Les résultats du baromètre StOpE, édition 2025, sont enfin sortis et ont été présentés le 6 mai lors d’un événement organisé par l’AFMD chez L’Oréal, l’une des entreprises – avec Accor et EY – ayant lancé cette initiative en 2018 pour lutter contre le sexisme ordinaire en entreprise."
Le replay de cet évènement passionnant de 2 heures avec la restitution complète des résultats est disponible en accès gratuit sur le site de l’AFMD ici.
En attendant que vous trouviez le temps de le consulter – ou en guise de teasing – voici les 4 grands enseignements que l’équipe Me&YouToo retient de ces résultats. Pour rappel, le baromètre a été réalisé dans 19 entreprises signataires de l’initiative StOpE, avec près de 132 000 répondant·es, et complété par un benchmark national mené auprès de 1 000 personnes travaillant dans des entreprises de plus de 250 salarié·es.
S’engager formellement en tant qu’entreprise contre le sexisme permet de poser un cadre clair et d’initier des changements de comportements.
La comparaison des résultats entre les entreprises signataires de l’initiative StOpE et ceux du benchmark national est édifiante :
Côté impact :
Dans les entreprises signataires de l’initiative StOpE, 60 % des répondant·es estiment que chacun·e peut agir à son niveau contre le sexisme, soit +10 points par rapport à la moyenne nationale.
Les effets de cet engagement se traduisent aussi dans les comportements :
Les agissements sexistes restent très largement présents, y compris dans les entreprises signataires de l’initiative StOpE :
Fait marquant : ces agissements sont davantage perçus dans les entreprises engagées que dans la moyenne nationale. Cela ne signifie pas qu’il y en a plus, mais que les salarié·es y sont davantage sensibilisé·es, plus attentif·ves et mieux outillé·es pour les repérer.
Ces chiffres rappellent une réalité incontournable :
👉 L’engagement formel ne suffit pas. Il faut continuer à :
Or, à ce jour :
Cela pose la question d’une obligation de formation à la prévention du sexisme et du harcèlement sexuel, afin de ne pas se limiter à former uniquement les plus sensibilisé·es ou les volontaires.
💡 Enseignement n°4 – Une convergence des perceptions et une condamnation unanime du sexisme
Un consensus clair émerge aujourd’hui, tant chez les hommes que chez les femmes, sur les conséquences négatives du sexisme :
👉 9 salarié·es sur 10 estiment qu’il a un impact néfaste sur la confiance en soi, la santé mentale, l’engagement professionnel et qu’il génère de l’autocensure.
Les perceptions se rapprochent :
Cette évolution est confirmée par les chiffres du Haut Conseil à l’Égalité, qui soulignent une condamnation équivalente des situations de sexisme hostile et de violences sexuelles chez les femmes comme chez les hommes.
Enfin, plus de 80 % des répondant·es – hommes comme femmes – considèrent que :
Si le niveau de sensibilisation des hommes et leur condamnation des formes les plus visibles et violentes du sexisme ont fortement progressé ces dernières années, des écarts très marqués demeurent entre les femmes et les hommes concernant les formes plus insidieuses, subtiles ou non verbales du sexisme.
Autrement dit, ce qui n’est pas explicitement dit ou montré – comme l’exclusion des décisions, le fait de couper la parole, le doute systématique sur les compétences, ou encore les freins à la progression de carrière liés à la parentalité – est encore moins perçu par les hommes que par les femmes.
👉 Ces décalages montrent que, malgré les avancées, les inégalités de genre persistent, notamment dans les mécanismes plus profonds, ancrés dans les normes sociales et les pratiques professionnelles quotidiennes.
Si les formes les plus évidentes du sexisme sont aujourd’hui mieux reconnues, les formes plus subtiles – souvent ancrées dans le quotidien professionnel – restent sous-estimées par les hommes :
Une divergence de perception encore plus marquée dans les entreprises engagées
Les écarts de perception entre les femmes et les hommes sur les inégalités sont encore plus importants dans les entreprises signataires de l’initiative StOpE que dans la moyenne nationale. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène :
❗ Une tendance structurelle à la sous-estimation des inégalités par les hommes, notamment lorsque celles-ci sont insidieuses et ne les concernent pas directement. Ce biais d’invisibilisation se retrouve dans toutes les thématiques liées à la diversité :
👉 Pour de nombreux hommes, les inégalités de genre seraient aujourd’hui faibles ou résorbées, tandis que les femmes les perçoivent au contraire de façon plus aiguë.
Cette divergence a des conséquences directes :
Pour réduire ces écarts de perception et favoriser l’adhésion aux politiques d’égalité, les entreprises ont un rôle central à jouer. Elles peuvent notamment :
📢 Communiquer de manière transparente sur la réalité des inégalités, en s’appuyant sur des données objectives, pour faire converger les représentations.