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Rapport annuel 2024, état des lieux du sexisme en France

Rédigé par Equipe Me&YouToo | 22/01/24

 

Chaque année, le Haut Conseil à l'Egalité fait un état des lieux sur le sexisme en France. Une analyse approfondie et des statistiques actualisées, mettant en lumière les progrès réalisés et les défis à relever. 

Cette année encore, des inégalités entre les femmes et les hommes sont reconnues à tous les niveaux : selon le baromètre, 92% de la population considèrent que les femmes et les hommes ne sont pas traité.es de la même manière dans au moins une des sphères de la société.

Le monde du travail reste perçu comme la sphère la plus inégalitaire, tant dans le choix des métiers exercés que dans les carrières et rémunérations, à qualification et compétence égales. Seuls 20% de la population considèrent que les femmes et les hommes y sont égaux en pratique, ce qui est corroboré par les enquêtes statistiques officielles, puisque le revenu salarial des femmes reste inférieur en moyenne de 22% à celui des hommes. (1). Alors que le baromètre restitue cette année une tendance à la réassignation à domicile des femmes, qui s'accompagne d'une quasi exclusion des filières numériques les plus prometteuses (2), le constat est tout particulièrement alarmant.

9 femmes sur 10 ont déjà renoncé à des actions ou modifié leur comportement pour ne pas être victimes de sexisme.

Du fait qu'il est mieux admis que tout autre discours de haine, et parce qu'il est culturellement inoculé tout au long de la vie, qu'il façonne l'ordre social, le discours sexiste est trop rarement repéré, retenu, donc puni, que ce soit au travail, dans la rue, en ligne ou dans les médias.

Côté stéréotypes, l'idée que "les femmes sont naturellement plus douces que les hommes" progresse de 3 points chez les femmes (53%) et l'idée "qu'il est normal que les femmes s'arrêtent de travailler pour s'occuper de leurs enfants" gagne 7 points (34%).

(1) L'écart de salaire reste le plus élevé chez les cadres (16,4% en défaveur des femmes), même s'il s'est réduit de près de 6 points depuis 2010. En équivalent temps plein, le salaire reste inférieur de 14,8%. La part des cadres reste plus élevée chez les hommes (24,3%) que chez les femmes (18,9%), et les femmes sont encore 26,5% à travailler à temps partiel, qui fonctionne comme une véritable trappe à pauvreté (notamment pour les femmes à la tête d'une famille monoparentale, de plus en plus nombreuses). A l'arrivée des enfants, pour concilier vie privée et vie professionnelle, les femmes sont en effet toujours plus nombreuses que les hommes à interrompre leur activité ou à réduire leur temps de travail : celles qui travaillent sont trois fois plus souvent à temps partiel que les hommes. Les femmes ont également moins souvent accès aux postes les mieux payés et travaillent dans des entreprises et secteurs d'activité moins rémunérateurs. Une lente décrue des inégalités- Femmes et hommes, l'égalité en question. Insee.

(2) Dans son rapport dédié sur les femmes et le numérique, le HCE pointe le cercle vicieux du sexisme : que ce soit dans les contenus diffusés, la production des outils algorithmiques et les métiers exercés dans la filière numérique, les femmes sont sous-représentées et/ou violentées. Pour ce qui est spécifiquement des métiers, les femmes composent moins d'un tiers des effectifs du numérique. Or, selon les projections de France Stratégie, ce sont les métiers d'ingénierie de l'informatique qui connaîtront la plus forte expansion en 2030 (+26%). Les femmes sont donc particulièrement exposées à la précarité et à la division genrée des métiers d'avenir à long terme. France Stratégie, Les métiers en 2030.

 

Chiffres issus du baromètre sexisme par Viavoice pour le HCE