Une étude publiée ce lundi 16 Mai montre qu'au sein de 120 grands groupes français, seulement 3,5 % des dirigeants des comités exécutifs et 4,2 % des membres des conseils d'administration sont des personnes issues des minorités visibles. Le Monde, 16 Mai 2022
Pour la première fois en France, la diversité ethno-culturelle dans les instances dirigeantes des entreprises du SBF 120 a fait l'objet d'un état des lieux.
Le résultat est sans appel : les grands groupes ont des directions en complet décalage avec la diversité de la société française. Un fossé qui appelle des mesures d’urgence.
En menant cette étude inédite, le cabinet de conseil en stratégie d’inclusion économique Mozaik RH et Me&YouToo cabinet de conseil et d'accompagnement digital sur l'inclusion et la diversité ont voulu lever un tabou : il n’existe pas en France de chiffres clairs sur la diversité en termes d’origine ethnique dans les entreprises alors que mesurer cette diversité n’est ni impossible ni interdit.
A l’heure où les grands choix économiques et sociaux pour le pays sont débattus, cette étude révèle le décalage profond des dirigeants économiques avec la France du réel.
Selon l’INSEE, la part des immigrés et descendants d’immigrés représenterait 30% de la population en France, (dont 13% issus de l’immigration extra européenne). Auxquels il faut ajouter la part des populations originaires des DOM-TOM.
Malgré les programmes d’ouverture sociale initiés dans les grandes écoles (comme à Sciences Po) et la massification de l’enseignement supérieur, le compte n’y est pas : la diversité fait l’objet d’une sous-représentation systématique au sein des instances de direction des plus grandes entreprises du pays (comex et conseils d’administration).
Dans les entreprises privées et encore davantage dans les entreprises où l’État actionnaire dispose de leviers, la promotion de l’égalité de traitement peine à se traduire en actes, favorisant ainsi la cooptation et le clonage des profils.
Au moment où la gravité des fractures de toutes sortes appelle grands groupes privés et pouvoirs publics à ne pas détourner leurs regards, cette étude oblige les uns et les autres à agir concrètement, pour plus d’exemplarité et d’ouverture des directions d’entreprises à la diversité de la société française.